Contre le Harcèlement scolaire : la Confiance en Soi 2


 Contre le Harcèlement scolaire : la Confiance en Soi

8 habiletés de Kidpower à utiliser sur le champ

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Irene van der Zande – Fondatrice de Kidpower

Par Irene van der Zande, Fondatrice Kidpower et Directrice Exécutive

La plupart des dommages causés par le Harcèlement (Bullying) sont évitables ! Cet article est tiré du livre: Bullying – What Adults Need to Know and Do to Keep Kids Safe ce livre sur nos solutions face à l’intimidation sert à de nombreuses familles, écoles et organisations de jeunesse pour protéger et rendre plus autonomes leurs enfants.

L’intimidation et le harcèlement sont hélas un problème majeur dans de nombreuses écoles et communautés. Les habiletés de prévention contre le harcèlement peuvent protéger les enfants de la plupart des intimidations, accroître leur confiance en eux et les aider à développer des relations positives avec leurs pairs. Voici quelques exercices que vous pouvez mettre en pratique sans plus attendre avec les jeunes qui vous entourent.

  1. Marcher avec attention, calme, respectueuse confiance en soi

 

Les gens sont moins susceptibles d’être harcelés s’ils marchent et s’assoient avec attention, calme, respect et confiance en eux. Projeter une attitude positive et affirmée signifie garder la tête droite, le dos droit, marcher d’un pas vif, regarder autour de soi, garder un visage et un corps sereins et s’éloigner des personnes qui pourraient causer des problèmes.

Montrez à votre enfant la différence entre être passif-agressif et adopter un langage corporel, un ton de voix et un choix de mots emprunts d’assurance. Faites marcher votre enfant au travers de la pièce et encouragez-le/la à réussir l’exercice en disant par exemple :

  • « C’est très bien ! »,
  • « Maintenant fais de plus grands pas »,
  • « Regarde autour de toi »,
  • « Redresse ton dos ».etc.
  1. Partir de manière Positive, en Pleine Puissance

 

La meilleure tactique de légitime défense est appelée le « refus d’être pris pour cible », qui signifie « ne pas être là ». Imaginez un scénario où, par exemple, votre enfant marche dans le couloir de l’école (ou tout autre endroit où il ou elle pourrait être harcelé.e). Faites semblant d’être un harceleur appuyé contre le mur, en train de dire des choses méchantes. Demandez à votre enfant ce que ces choses méchantes pourraient être parce que ce qui est considéré comme insultant ou bouleversant est différent selon les personnes, les moments ou les lieux.

Apprenez à votre enfant à contourner l’agresseur pour se trouver hors d’atteinte. Rappelez à votre enfant de s’éloigner avec Attention, Calme, Respect et Confiance en lui, en regardant en arrière pour voir où se trouve l’agresseur. Laissez votre enfant s’entraîner à dire quelque chose de neutre, d’un ton de voix normal, comme « A plus tard! » ou « bonne journée! » tout en s’éloignant avec Calme et Confiance en lui. Soulignez que sortir d’une file d’attente ou changer de siège est souvent le choix le plus sûr.

  1. Poser les limites

 

Si un harceleur suit ou menace votre enfant dans une situation où il ou elle ne peut pas simplement partir, votre enfant doit être en mesure de fixer une limite claire.

Faites semblant de pousser votre enfant dans le dos (faites-le très doucement, l’idée n’est pas d’être blessant). Apprenez à votre enfant à se tourner, se tenir bien droit, mettre ses mains devant le corps comme une barrière, les paumes ouvertes vers l’extérieur et dire « Stop! ».

Entraînez votre enfant à prendre une voix calme mais claire et des mots fermes et polis – pas pleurnichards, ni agressifs. Montrez-lui comment faire et félicitez-le pour avoir essayé – même si il ou elle n’y arrive pas tout de suite. Sachez que cela peut se révéler douloureux pour votre enfant (et sans doute aussi pour vous).

Les enfants ont besoin de soutien pour apprendre ces techniques. L’idée est que votre enfant contrôle son espace en s’éloignant. Et aussi, le cas échéant, assurez-vous qu’il sache fixer des limites aux signes avant-coureurs sans attendre que l’agression se soit déjà produite.

  1. Utiliser sa voix

 

Si votre enfant se trouve dans une situation où quelqu’un essaie de le/la pousser, frapper ou chahuter brutalement, vous pouvez entraîner votre enfant en le tenant doucement et en faisant comme si vous alliez passer à l’action. Entraînez votre enfant à s’écarter et crier « NON! »  très fort. Entraînez-le à dire « STOP! Je n’aime pas ça! » . Guidez votre enfant pour qu’il regarde l’agresseur dans les yeux et parle d’une voix ferme avec les deux mains levées et en avant comme une barrière. Apprenez à votre enfant à s’éloigner et à chercher de l’aide auprès d’un adulte.

  1. Se protéger du ressenti des injures

 

Les écoles, les groupes de jeunes et les familles devraient être des zones libres de tout harcèlement tout comme les entreprises. Néanmoins, vous pouvez enseigner aux enfants comment se protéger des insultes. Dites à votre enfant que de répondre par une autre insulte ne fait qu’aggraver le problème sans le résoudre.

Une façon de prendre le pouvoir sur les mots qui blessent est de les dire à haute voix en s’imaginant qu’on les jette à la poubelle. Faire cela physiquement et à haute voix à la maison va aider un enfant à le faire dans son imagination à l’école.

Aidez votre enfant à s’entraîner à jeter les choses méchantes que d’autres personnes disent dans une poubelle. Demandez alors à votre enfant de dire quelque chose de positif à haute voix qu’il/elle s’adresse à lui/elle-même. Par exemple, si quelqu’un dit: «Je ne t’aime pas », votre enfant peut jeter ces mots et dire, « je m’aime bien! ». Si quelqu’un dit: «Tu es stupide », il/elle peut jeter ces mots et dire, « je suis intelligent.e. » Si quelqu’un dit: «Je ne veux pas jouer avec toi », il/elle peut jeter ces mots et dire: «Je me trouverai un.e autre ami.e ».

 

  1. Défendre l’intégration sociale

 

Être laissé de côté est une forme majeure de harcèlement. L’exclusion devrait être clairement interdite à l’école. Un enfant peut s’entraîner à demander encore et encore à rejoindre un jeu. Entraînez votre enfant à être persistant.e.

Faire semblant d’être un harceleur qui veut exclure.

Demandez à votre enfant de s’avancer en disant : «Je veux jouer ». Entraînez votre enfant à adopter un ton et une attitude positifs et amicaux et non pleurnichards ou agressifs.

Demandez à votre enfant les raisons que les autres enfants donnent pour l’exclure. Utilisez ces raisons pour que votre enfant puisse s’entraîner à être persistant.e. Par exemple, si la raison est « Tu n’es pas assez bon.ne », votre enfant peut s’entraîner à dire : « Je vais m’améliorer en pratiquant ! ». Si la raison est « Nous sommes déjà trop nombreux », votre enfant peut s’entraîner à dire : « Il y a toujours de la place pour un de plus ». Si la raison est « Tu as triché la dernière fois », votre enfant peut répondre : « Je n’avais pas compris les règles. Mettons-nous d’accord sur les règles cette fois ».

  1. Chercher de l’aide avec persistance

 

Les enfants qui sont victimes d’intimidation doivent être en mesure de dire aux enseignants, aux parents et aux autres adultes responsables ce qui leur arrive, clairement et calmement et de façon persistante, même si ces adultes sont très distraits ou grossiers – et même si demander de l’aide n’a pas fonctionné avant. Apprendre à utiliser des mots, un langage corporel et un ton fermes et polis, même sous pression et ne pas abandonner quand on demande de l’aide est un acquis pour toute la vie.

Nous avons constaté qu’il est très utile que les enfants et les adultes s’entraînent pour apprendre à demander et obtenir de l’aide quand ils en ont besoin. Voici un exercice vous pouvez faire avec votre enfant.

Jouez le rôle d’un enseignant ou de quelqu’un d’autre de qui votre enfant pourrait attendre du soutien. Dites à votre enfant le rôle de qui vous prétendez être et où vous vous trouvez dans l’école. Demandez à votre enfant de commencer en disant d’une voix claire et posée, « Excusez-moi, j’ai un problème de sécurité ».

Prétendez être occupé(e) et ignorez votre enfant ! Entraînez-le/la pour qu’il/elle continue et dise: «Excusez-moi, j’ai vraiment besoin de votre aide ».

Prétendez être énervé(e) et impatient(e) et dites : « Oui ! Qu’est-ce qu’il y a encore ? » et détournez-vous, toujours occupé(e).

Entraînez votre enfant à dire quelque chose comme « Les filles là-bas m’insultent et ne me laissent pas jouer avec elles. Je leur ai dit que je n’aime pas être traité.e de tous les noms et que je veux jouer. Mais elles ne m’écoutent pas. » ou encore « Les garçons n’arrêtent pas de me pousser. J’ai essayé de m’éloigner mais ils recommencent sans arrêt. Et ils ne me laissent pas tranquille ». À l’école, les enseignants veulent que les enfants essaient de résoudre leurs problèmes entre eux d’abord. Cependant, l’intervention d’un adulte est nécessaire si cela échoue.

Vous dites: « C’est très bien! » comme si vous aviez entendu mais en fait n’avez rien écouté. C’est très courant chez les adultes occupés.

Entraînez votre enfant à toucher votre bras et à continuer ainsi « S’il vous plaît, écoutez-moi. C’est important ». Maintenant, énervez-vous et dites « Tu ne vois pas que je suis occupé.e!? »

Expliquez à votre enfant qu’il arrive que les adultes s’énervent et ne comprennent rien. Mais il ne faut pas renoncer à demander de l’aide, ni à répéter ce qui se passe : «Je ne me sens pas en sécurité ici car (expliquez à nouveau le problème) ______________ ».

Minimisez le problème en disant : « Et alors ? Ne t’approches pas d’eux, c’est tout. »

Entraînez votre enfant à se montrer tenace et à répéter, « Avec toutes ces histoires, je n’ai plus envie d’aller à l’école. Il faut m’écouter, je vous en prie ».

Maintenant, changez de comportement afin que votre enfant puisse voir que vous l’écoutez et le comprenez et dites « Oh! Excuse-moi de t’avoir crié dessus. Je suis content que tu m’en parles. Dis m’en plus et nous allons trouver une solution « .

Rappelez à votre enfant que, si l’adulte n’écoute toujours pas, ce n’est pas de sa faute. Mais incitez le de continuer à demander jusqu’à ce que quelqu’un fasse quelque chose pour régler le problème. Demandez à votre enfant de vous informer à chaque fois qu’il ou elle a un problème avec n’importe qui, n’importe où n’importe quand. En fin de compte, il est de la responsabilité des adultes de créer des environnements sûrs pour les enfants qu’ils côtoient. Et nous, adultes, devons montrer l’exemple à nos enfants en agissant comme leurs défenseurs avec tact, efficacité et puissance.

  1. Utiliser l’auto-défense en dernier recours

 

Les enfants ont besoin de savoir quand ils ont le droit de s’en prendre physiquement à quelqu’un afin d’empêcher cette personne de leur faire du mal. Chez Kidpower, nous enseignons à n’utiliser le combat qu’en dernier recours – lorsque vous êtes physiquement en danger et que vous ne pouvez ni fuir, ni obtenir de l’aide.

Cependant, les problèmes de harcèlement ne sont pas toujours aussi faciles à cerner que d’autres questions de protection personnelle. En effet chaque famille détermine son propre seuil de tolérance. Il est fréquent qu’une école punisse un enfant qui riposte. A moins que les parents n’aient écrit à l’école par avance que, faute de protection de la part de l’établissement, ils soutiendront leur enfant s’il est obligé de se battre.

L’apprentissage de l’auto-défense renforce la confiance en eux des enfants même s’ils n’ont jamais à utiliser ces compétences pour de vrai. Cette confiance accrue aide les enfants à éviter d’être choisis comme victimes. Il existe différentes techniques d’auto-défense contre le harcèlement comme pour les situations plus dangereuses. Par exemple, laissez votre enfant pratiquer un geste de légitime défense comme viser les tibias, pincer la jambe ou le bras ou frapper quelqu’un au thorax. Vous pouvez pratiquer en l’air ou avec un coussin de frappe. Enfin, envisagez d’envoyer votre enfant dans une classe comme kidpower.


Nos prochains ateliers sont programmés tous les mois.


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